Gwenaël
« Lumineuse, intemporelle, la musique de Gwenaël Kerleo
ruisselle en tendresse infinie sur les aspérités du monde
et vient nous dire que le plus beau est toujours à venir… » (Fañch OLIVIER)
Harpiste et compositrice bretonne,
ma rencontre avec la harpe celtique
a lieu alors que je n’ai que 6 ans. C’est pour moi un vrai coup de cœur, comme une évidence. Enfant hypersensible, ayant très peu d’affinités avec le monde qui m’entoure, la harpe va vite devenir mon refuge, mon univers.
À l’âge de 9 ans, je prends mes premiers cours auprès de Hervé Quefféléant (An Triskell) qui me transmet son amour pour cet instrument et m’initie à la composition. Après cette première phase d’initiation à l’oreille, essentielle pour mon futur chemin de musicienne, je rejoins le conservatoire de Brest et perfectionne la technique de l’instrument auprès de Muriel Chamard Bois. J’obtiens mon DEM avec mention Très Bien en 1993 à l’âge de 18 ans.
Terre Celte, mon tout premier album de compositions originales voit le jour en 1996. La critique salue la singularité de mon univers musical et j’ai l’honneur d’être invitée par Daniel Caux sur les ondes de France Musique. Je ne mesure pas encore l’engouement qui se crée rapidement autour de ma musique qui semble tellement toucher les gens.
« Gwenaël Kerleo nous parle alors du bout ses doigts, caressant sa harpe pour que s’envolent au vent de ses émotions des notes limpides comme l’eau de source, douces et chaleureuses comme la mousse au creux des forêts.
Elle entraîne alors l’auditeur vers de nouveaux rivages. Des rivages bretons et irlandais où, sur l’humus du passé se lèvent mille bruyères. »
— Fañch Olivier
Parallèlement à mon chemin musical, attirée par la dimension du soin, je poursuis des études d’infirmière puis de psychologie, avec dans l’idée de devenir musicothérapeute. Mais l’appel de la scène et le besoin de composer se font si forts que je choisis de poursuivre mon chemin uniquement comme musicienne et concertiste.
Au gré des rencontres et des inspirations, je compose et enregistre plusieurs albums. Je parcours alors les plus grandes scènes de Bretagne comme le Festival Interceltique de Lorient, les Fêtes de Cornouailles ainsi que le festival des Vieilles Charrues.
Très vite ma musique m’ouvre les portes de l’international et avec ma harpe je parcours le monde, du Japon au Paraguay, en passant par l’Allemagne, La Hongrie, l’Italie, sans oublier la Russie, ma plus belle rencontre avec le public, mes plus grands moments sur scène.
Avec Yelen qui sort en 2003, je veux offrir à la harpe celtique des lettres de noblesse. Cette œuvre pour harpe solo, je la construis non pas comme une succession de morceaux mais comme une histoire qui se déroule comme s’il s’agissait d’une seule grande improvisation, un peu à la façon du pianiste Keith Jarett.
C’est avec Yelen que je conquis le cœur du public slave. Et c’est sans doute Yelen que j’ai le plus joué sur scène jusqu’à aujourd’hui.
« Il y a chez Gwenaël Kerleo un intervalle entre les notes, un temps de latence ouvert sur l’imaginaire, une façon d’attaquer la corde que l’on ne voit et n’entend nulle part ailleurs. Sa musique vous entraîne alors dans des espaces sonores et visuels que vous n’auriez jamais explorés seuls, dans des méditations paysagères, dans une tranquillité profonde qui vous apaise. »
— Jean-Marc Derouen
On dit souvent de moi que j’ai une âme de poète. C’est sans doute vrai. Ce que je sais c’est que je suis sensible à la beauté des choses, au pouvoir de chaque note et aussi de chaque mot, puissent-ils être délivrés dans une intention de toucher les cœurs.
Avec l’album Quai n°7 (2012), mon seul album de chansons, j’ai voulu mettre à l’honneur des textes de poètes dont la sensibilité m’avait beaucoup touchée. Si je devais retenir une seule de ces chansons, ce serait « Je livre à la pluie », composée sur les mots du poète Jean-Paul Kermarrec. Des mots dans lesquels j’ai pu me blottir comme s’ils étaient les miens. Une chanson que je chante encore presque chaque fois que je monte sur scène tant elle nous fait du bien.
Après une période de collaboration artistique au sein notamment du projet électro ARNEO, du duo Soñj ainsi qu’aux côtés de l’Orchestre Symphonique de Bretagne, je ressens le besoin de me poser seule pour laisser venir à moi de nouvelles inspirations…
C’est au cœur des Monts-d’Arrée, cette terre de légendes encore préservée, que je choisis alors de poser mes valises. Ce temps de retrouvailles avec moi-même m’inspire les mélodies d’un nouvel album solo, Éternité. Malheureusement la difficile période du Covid qui s’installe m’empêche de retourner à la rencontre du public. Je me vois contrainte d’annuler tous mes concerts programmés. Mes albums restent dans des cartons.
Commence alors une longue période d’introspection où je ressens le besoin profond de me couper de ce monde avec lequel je me sens de plus en plus en décalage.
J’écoute alors mon intuition et fais venir une yourte de Mongolie. Je l’installe près de mon lieu de vie, en pleine nature, où seuls le souffle du vent dans les arbres et le bruit de la rivière qui coule un peu plus bas peuvent venir doucement colorer le silence de ma solitude.
C’est dans ce lieu doux et rond qui devient mon refuge que viennent une à une sous mes doigts de nouvelles mélodies porteuses de messages dont je comprends peu à peu la portée universelle et par là, le rôle qui m’est demandé : retourner sur scène car je suis faite pour ça, et offrir ces magnifiques harmonies au monde qui en a tant besoin.